Perdre un être cher est une épreuve déchirante qui bouleverse notre existence. Avec le temps, une nouvelle peur peut émerger : celle d’oublier la personne disparue. Cette crainte est souvent accompagnée d’une profonde culpabilité lorsque l’on commence à sourire, à reprendre goût à la vie, ou simplement à ne plus penser constamment à l’être aimé.
Mais faut-il vraiment choisir entre avancer et se souvenir ? Comment se reconstruire sans trahir la mémoire de la personne disparue ? Explorons ensemble cette question essentielle.
Pourquoi avons-nous peur d’oublier ?
Un lien précieux que l’on veut préserver
Le lien que nous avions avec notre proche était unique. L’idée qu’il puisse s’effacer nous est insupportable, comme si oublier signifiait qu’il n’avait jamais existé. Pourtant, nos souvenirs ne disparaissent pas : ils évoluent.
La culpabilité de « bien aller »
Il est courant de ressentir de la culpabilité lorsqu’on commence à aller mieux. On se demande : « Si je souris, est-ce que cela signifie que j’ai oublié ? » ou encore « Ai-je le droit d’être heureux(se) alors qu’il/elle n’est plus là ? »
La vérité, c’est que se reconstruire ne signifie pas renier l’amour et le lien qui nous unissaient à cette personne.
La pression sociale et les croyances limitantes
Certaines croyances peuvent renforcer cette peur d’oublier, comme l’idée que souffrir longtemps est une preuve d’amour ou que le bonheur après une perte est une forme de trahison. Pourtant, avancer ne signifie pas effacer, mais honorer autrement.
Comment se reconstruire sans culpabilité ?
1.Comprendre que l’oubli total n’existe pas
Votre être cher fait partie de vous. Ses paroles, ses gestes, son influence sur votre vie ne s’effaceront jamais. Ce n’est pas parce que vous pensez à lui/elle moins souvent que son importance diminue.
2. Créer des rituels pour honorer sa mémoire
Se souvenir peut prendre différentes formes :
• Écrire une lettre où vous partagez vos pensées et votre évolution.
• Créer un album de souvenirs avec des photos et anecdotes marquantes.
• Allumer une bougie lors d’une date importante pour marquer un moment de recueillement.
3. Accepter que le deuil est une transformation, pas un oubli
Le deuil ne se termine pas par un « point final », il se transforme avec le temps. On passe d’une douleur vive à une présence plus douce, intérieure, qui nous accompagne sans nous enfermer dans la souffrance.
4. Donner un sens à cette nouvelle étape de vie
Honorer la mémoire de votre proche peut aussi passer par des actions concrètes :
• Poursuivre une cause qui lui tenait à cœur.
• Transmettre ses valeurs aux autres.
• Réaliser un projet qui lui aurait fait plaisir.
L’amour ne disparaît pas, il change simplement de forme.
Avancer, c’est aussi honorer
Craindre d’oublier est humain, mais souvenez-vous que l’oubli total n’existe pas. Votre être cher continue d’exister à travers vous, à travers vos souvenirs, vos gestes et votre manière d’aimer la vie.
Se reconstruire ne signifie pas l’effacer, mais lui faire une place différente dans votre cœur. Et si, au lieu de lutter contre l’oubli, vous choisissiez de célébrer la vie que vous avez partagée avec lui/elle, tout en avançant vers la vôtre ?